De quoi a-t-on besoin pour disqualifier le vainqueur d’une élection ? De médias aux ordres, de fonctionnaires zélés, d’un climat de suspicion entretenu plusieurs mois à l’avance, et d’une rhétorique habile pour délégitimer l’adversaire.
"Les foucades du citoyen Valls sur le prétendu antirépublicanisme du FN ont fait le « buzz », comme on dit aujourd’hui. Néanmoins, elles ont vite été rangées par l’ensemble des observateurs politiques dans la catégorie de ces escarmouches verbales d’avant-scrutin, généralement sans lendemain, auxquelles nous sommes habitués depuis que le FN est devenu une machine électorale de première force.
Pourtant, clamer haut et fort que « le FN n’est pas un parti républicain », qu’il représente un « immense danger » pour la France et qu’il faut le « combattre jusqu’au bout » n’est pas anodin. Bien au contraire, ces propos pris dans leur sens littéral – et on ne voit pas pourquoi il n’en serait pas ainsi – sont d’une violence inouïe et préfigurent des heures sombres pour la démocratie." (...)
"Si les mots ont un sens et si la détermination de ceux qui les prononcent ne peut être mise en doute, alors il y a lieu de redouter que le pouvoir empêchera par tous les moyens l’accession au pouvoir du Front national, même si celui-ci remporte les élections. Une hypothèse qui – il faut le rappeler – n’est pas si invraisemblable qu’il n’y paraît au premier abord puisqu’en 2005, le verdict du référendum sur la Constitution européenne avait été splendidement ignoré par le gouvernement en place." (...)
SOURCE : Boulevard Voltaire